Messages : 6479 Date d'inscription : 26/08/2009 Gourmandine | par Gourmandine : Connaissez-vous vraiment Marilyn Monroe? Dim 4 Juin - 19:59 | |
| Marilyn Monroe
Ouvrez le spoiler
- La midinette abandonnée:
Les producteurs! En ces années 40, il fallait coucher pour arriver. Gironde et sans inhibitions, la mignonne avait déjà posé nue. Joe Sc heck, de la Fox, fut le premier à repérer cette pulpeuse starlette peroxydée dans un bar de Hollywood. Marilyn: «On essayait de dénicher un vieux type, un gros bonnet du show-biz... » Joe est un ours de 70 ans qui a réussi dans les drugstores, un chauve à cigare qui ne lui demande guère plus qu'un déshabillage et une écoute, ce qu'elle fait très bien. « Enfin. Quelquefois, il me demandait de m'étendre sur lui_ J'avais l'impression que ça durait des heures. Il ne se passait rien du tout, mais je n'osais pas dire non. Il aurait été fâché.» C'est tout elle ! Gentille et pragmatique. Pleine d'espoir, elle revenait le voir dans sa somptueuse villa. Scheck finira par lui présenter Harry Cohn, chez Columbia. Un type grossier et puissant, qui consomme les aspirantes et n'en élit qu'une poignée. C'est ainsi que Marilyn décrochera un rôle dans «Ladies of the Chorus ». Elle y incarne la typical success story américaine: une danseuse-chanteuse rencontre un homme très riche, et l'amour triomphe de toutes les barrières sociales. Au fond, c'est ce dont la midinette abandonnée par son père et sa mère a rêvé toute sa vie: s'unir à un homme qui l'élève au-dessus de sa condition, balaie ses peurs. Elle y est arrivée, sans pour autant trouver la sécurité intérieure. Il faut dire qu'elle avait beaucoup de traumas à liquider, entre la folie de sa grand-mère puis de sa mère et un abus sexuel à 9 ans dans une famille d'accueil , sans parler d' un inextinguible besoin d'amour. La gamine, murée dans sa solitude et sa timidité, avait aussi quitté l'école à 15 ans pour travailler comme ouvrière chez Lockheed, à la confection des parachutes.
- Ni garce ni bêtasse:
Elle se savait exceptionnellement douée pour créer des images, et elle adorait ça. Elle pouvait être une Marilyn différente avec chaque photographe. Elle imposait elle-même ses besoins, ses humeurs, son érotisme, travaillait rapidement. Quand ça marchait, les expressions se succédaient sur son visage, son corps ondoyait. Ça marchait souvent mieux que sur les plateaux de cinéma où elle débarquait avec deux, trois, quatre heures de retard, compromettant la production; elle peinait à mémoriser son texte, incapable de se concentrer. Mais, comme l'a dit Clark Gable, son partenaire dans «Les désaxés»: «Quand elle est là elle l'est à 100 %, elle donne tout »... Et bluffe le plateau par son talent autant que par sa gentillesse attendrissante. Car on da jamais vu une blonde ressembler aussi peu a une blonde. Ni garce ni bêtasse Juste libre. Si proche de ses émotions, si près des larmes, si vite blessée, si vite reconquise. Une sensibilité d'enfant dans un corps de bombe sexuelle.
- Le couple Marilyn et arthur Miller:
arthur miller et marilyn monroe Monsieur a son bureau-bibliothèque à double isolation; madame, une chambre à coucher pas du tout coquette, mais avec une paroi entièrement recouverte de miroirs. Elle s'y observait à la loupe des journées entières. Ventre, fesses, seins... Ultra-gourmande, elle faisait du yoyo avec son poids, entre 50 et 70 kilos pour 1,66 mètre. Lena Pepitone passait son temps à élargir les coutures de ses rutilantes robes du soir. Marilyn se réveillait tard, vers midi, buvait des Bloody Mary avec ses oeufs brouillés, demandait parfois des côtes d'agneau. Mais ce qu'elle préférait, c'étaient les spaghettis à la tomate avec du champagne Piper-Heidsieck. De quoi faire craquer ses légendaires pantalons et ses chemisiers de soie blanche, qu'elle nouait à la taille ou ne boutonnait qu'en bas. Lena Pepitone a vécu la déliquescence du couple, les crises de larmes et la terrible solitude de Marilyn. Elle se souvient de ses tentatives désespérées pour faire sortir Arthur Miller de sa tanière. Il bougonnait une vague promesse. Sa femme, soudain gaie comme un pinson, se pomponnait, se maquillait, se parfumait, arrivait transfigurée dans l'antichambre, pointait son nez dans le bureau du maestro. Une fois, puis une deuxième fois au bout d'une demi-heure une troisième fois... Pour s'entendre dire : non, il y a trop de travail. Désolation, pleurs, vêtements arrachés, tranquillisants, somnifères au champagne... Je suis toujours tombée amoureuse d'hommes aux- quels je pouvais parler de moi... Et qui finissaient par me dire de la boucler , lâchera-t-elle un jour, amère. Après les premières années, le couple n'avait plus rien à se dire. Assis face à face dans la grande cuisine, devant les bons plats préparés par Hattie, la cuisinière, Marilyn et Arthur dînaient sur fond de jazz et de sinistres bruits de fourchette.
- Marilyn et Montand:
Lors de cette Trente-deuxième Nuit des Oscars, Shelley Winters fut désignée comme meilleure interprète de second rôle féminin et, devant un parterre d'étoiles, Yves Montand chanta et dansa Un garçon dansait en hommage à Fred Astaire qui l'avait appelé sur scène. Un tonnerre d'applaudissements salua sa prestation, puis, comme le metteur en scène Vincente Minnelli l'invitait à rejoindre sa place, Montand répondit : « Mais non, c'est maintenant l'Oscar de la meilleure interprète féminine, et Marilyn a dit à Simone qu'elle allait l'avoir ! » Rock Hudson décacheta l'enveloppe. Marilyn ne s'était pas trompée. Simone était attendue pour un tournage en Europe et, quelques jours plus tard, elle prit l'avion pour Rome, son Oscar sous le bras — et Marilyn resta avec le cher Yves. Peu après le retour des Miller à Hollywood, Arthur s'envola pour l'Irlande afin d'y rencontrer John Huston et de lancer la production des Désaxés. Montand se demanda si sa connaissance approximative de l'anglais n'était pas en train de lui jouer des tours lorsque Miller lui dit au revoir en ajoutant à voix basse : « Advienne que pourra. » Doris Vidor, une amie de Montand et des Miller, se souvient que Montand était « dans tous ses états » lorsqu'il l'appela au téléphone. « Il s'en va et me laisse avec Marilyn, dont l'appartement jouxte le mien ! s'écria-t-il. Comme s'il ne savait pas qu'elle est prête à se jeter dans mes bras ! » Doris se rappelle de sa réponse à Montand : « Yves, tout cela devient très compliqué. A votre place, je me méfierais. Qui vous dit qu'Arthur n'a pas fait exprès de s'en aller ? Il est peut-être las du fardeau qu'on lui fait porter, et trop heureux de s'en décharger aux pieds d'un autre... » Montand raconte dans ses souvenirs : J'avais Marilyn pour moi tout seul, et je ne le savais pas. C'est à ma partenaire, ma camarade, que je rendais visite afin de répéter... Chaque soir, en rentrant du studio, nous travaillons une heure ou deux. Quand elle se lève, à la fin, nous sommes encore sous la tension de la répétition, je fume cigarette sur cigarette, et puis elle sourit : « Bon, on va manger, maintenant ! » Je la regarde alors et je pense qu'elle est formidablement belle, saine, désirable — mais je ne la désire pas... simplement, je reçois cette énorme irradiation, l'impact de ce charisme rayonnant. ... Un jour, elle est vraiment fatiguée, hors d'état de répéter. Et moi, j'ai une scène délicate sur les bras. Je m'apprête donc à rentrer chez moi pour potasser de mon côté. Je croise Mme Strasberg : « Allez donc dire bonsoir à Marilyn, me dit-elle, vous lui ferez plaisir parce qu'elle est ennuyée de ne pouvoir travailler... » J'y vais. Je me rappelle que le salon était tout blanc, fauteuils blancs, rideaux blancs, une table noire, du caviar, et, comme d'habitude, une bouteille de champagne rosé. Je m'assois sur le bord du lit et lui tapote la main. « Tu as de la fièvre ? — Un peu, mais ça ira. Je suis contente de te voir. — Moi aussi, je suis content de te voir. Comment s'est passée ta journée ? — Bien, bien... » Le dialogue le plus plat de la terre. Il me reste une demi-page à réviser pour le lendemain. Je lui fais le kissing good night. Et sa tête pivote, mes lèvres dérapent. C'est un baiser superbe, tendre. Je suis à moitié sonné, je bafouille, je me redresse, me demandant ce qui m'arrive. Je ne me le demande pas longtemps... Il fut très vite évident pour tout le monde, sur le plateau du Milliardaire, que les deux vedettes prenaient le titre original du film, Let's Make Love, au pied de la lettre. L'idylle qui venait de naître entre Marilyn Monroe et Yves Montand fit la une des potins d'Hollywood. L'échotière Dorothy Kilgallen fut la première à alerter le public en écrivant : « Une actrice lauréate d'un Oscar cette année a actuellement des problèmes conjugaux. » Une femme de chambre de l'Hôtel Beverly Hills lâcha quelques indiscrétions bien épicées au journaliste James Bacon, et plus personne n'ignora l'affaire. C'était du pain bénit pour la presse spécialisée. On racontait que la star s'était présentée « nue sous son vison » à la porte du bungalow 20 ; que Arthur Miller, retournant chez lui pour prendre la pipe qu'il y avait oubliée, avait surpris les deux amants au lit... Hedda Hopper, la redoutée commère, y alla de son conseil d'amie dans les dizaines de journaux qui publiaient sa chronique : « Il vous reste encore à prouver que vous êtes une grande comédienne. Votre succès n'est dû qu'à la publicité. Je vous en conjure, Marilyn, cessez de vous autodétruire_ » Quand Arthur Miller revint à Hollywood pour rejoindre Marilyn à l'Hôtel Beverly Hills, la nouvelle était partout. « Je n'y pouvais rien, racontera plus tard Arthur. À cette époque, mon nom était devenu pour elle synonyme de trahison et de confiance perdue. Et il n'y avait aucun espoir de la faire changer d'avis. C'était ainsi. » Si on en croit Norman Rosten, « Montand ne fut pas le seul. Il y en avait eu d'autres. Elle n'était plus depuis un certain temps d'une fidélité irréprochable à Arthur. Marilyn avait terriblement besoin de cela. Quand elle perdait confiance, elle allait vers d'autres hommes pour avoir quelque chose à quoi se raccrocher ». Les dernières prises de vues du Milliardaire avaient été repoussées à la mi-juin, et Marilyn voulait croire que ce qu'elle vivait avec Yves Montand n'était pas une aventure programmée pour le temps d'un tournage. Mais vers la fin, d'après ce qu'il devait en dire lui-même, Montand était partagé « entre l'ivresse et l'affolement ». Marilyn « s'accrochait à moi... et l'éclat de son regard disait que tout ce bonheur devait durer ». « J'étais infiniment touché, avouera-t-il dans ses souvenirs. Touché parce que c'était beau, et touché parce que c'était impossible. Pas une seconde je n'ai envisagé de rompre avec ma femme, pas une seconde ; mais si elle avait, elle [Simone], claqué la porte, j'aurais probablement refait ma vie avec Marilyn. Ou essayé. C'était le sens de la pente. Ça n'aurait peut-être duré que deux ou trois ans. Je n'avais pas trop d'illusions. N'empêche, ces deux ou trois ans, quelles années ! » La double histoire d'amour, à l'écran et en dehors, s'acheva avec le dernier tour de manivelle du Milliardaire. Marilyn quitta Hollywood pour New York, où l'attendaient des essayages de costumes pour Les Désaxés, tandis que Montand restait à Hollywood pour négocier des contrats. Le 30 juin, en route pour l'Europe, il fit une escale à New York. Marilyn vint le retrouver à l'aéroport pour un rendez-vous amoureux qui s'acheva en déchirante scène d'adieu sur la banquette arrière d'une grosse Cadillac. Montand lui dit qu'elle l'avait rendu heureux et qu'il espérait lui avoir donné lui aussi quelques instants de bonheur, mais qu'il n'avait aucunement l'intention de quitter sa femme. Puis il s'envola pour Paris où Simone et les paparazzi l'attendaient. « Les Montand ont survécu à l'ouragan Marilyn », titra Paris-Match. Marilyn, quant à elle, était une fois de plus rejetée sur le bas-côté.
- Happy Birthday, Monsieur le Président:
De nombreuses rumeurs prêtent à Marilyn Monroe non seulement une liaison avec Robert Kennedy, mais également avec son frère aîné, le président John Fitzgerald Kennedy. Cette seconde hypothèse semble plus crédible que la première, car si Bobby était un mari fidèle, JFK avait une solide réputation d'homme à femmes. On sait que la star et le président se sont rencontrés au moins à quatre reprises entre octobre 1961 et mai 1962. Le samedi 24 mars 1962, ils auraient passé la nuit ensemble chez Bing Crosby, où tous deux étaient invités. Ils y ont même téléphoné à Ralph Roberts, un ami de l'actrice. Ce dernier ne croit pas à la liaison longue et passionnée que certains se sont complu à décrire. Marilyn m'a donné l'impression que ce n'était important pour aucun des deux ; c'est arrivé une seule fois, ce week-end-là, et puis c'est tout. Leur dernière rencontre publique eut lieu en mai 1962, à l'occasion du fameux gala donné au Madison Square Garden pour l'anniversaire du président. L'actrice lui chanta un Happy Birthday demeuré célèbre...
- Le tournage des Désaxés:
Marilyn souffre de ne pouvoir jamais vraiment garder un homme, anéantie par Arthur Miller qui la presse de divorcer. Pour se sentir mieux, elle commence à boire et à abuser de tranquillisants. C'est le tournage du film «Les désaxés », écrit par Arthur Miller, qui l'affaiblit encore plus. Mal dans sa peau et alors qu'elle met tout son coeur à jouer, le metteur en scène John Huston lui hurle régulièrement des insanités : «Je t'ai prise parce que tu es une pute, pas une actrice I». Et sur le plateau, son mari ne prend jamais sa défense, restant silencieux, les yeux braqués sur une autre femme, la photographe autrichienne Inge Morath avec laquelle il finira par se remarier. Le tournage finit même par être suspendu. L'actrice est envoyée en cure de désintoxication, au cours de laquelle elle apprend la mort de Clark Gable, son père de substitution, et son partenaire avec Montgomery Clift dans «Les désaxés ». Ce drame fait ressortir ses blessures et la plonge dans un profond désespoir dont elle ne parviendra plus à ressortir de toute sa vie.
- La mort de Marilyn Monroe:
Le coup de téléphone reçu par le commissariat de West Los Angeles en ce petit matin du 5 août 1962 fut bref. Au bout du fil, le correspondant dit simplement : « Marilyn Monroe est morte ; elle s'est suicidée .» Ces quelques mots allaient faire l'effet d'un tremblement de terre et, presque quarante ans après, l'onde de choc n'est pas terminée. Il est 4 h 25 et, immédiatement, le sergent Jack Clemmons se précipite jusqu'à la propriété de la star, au 5, Helena Drive. Dans sa chambre, la comédienne la plus célèbre du monde gît, inanimée. Nue sur son lit, à plat ventre, recouverte d'un drap. Sur la table de chevet, au milieu de nombreux autres médicaments, un flacon de somnifère Nembutal. Complètement vide. Le corps sans vie de Marilyn Monroe a été découvert par Eunice Murray, la gouvernante de la maison. Le Dr Ralph Greenson et son confrère Hyman Engelberg, respectivement généraliste et psychiatre de la star, sont déjà sur les lieux à l'arrivée de la police. L'évidence s'impose : Marilyn Monroe a avalé une dose massive de somnifères pour mettre fin à ses jours ou, peut-être, pour défier la mort comme à la roulette russe. L'actrice était déprimée. La Fox venait de la retirer de la distribution d'un film qu'elle préparait. Un psychiatre l'aidait depuis longtemps à supporter la terrible pression de la gloire et elle avait l'habitude d'absorber des médicaments pour lutter contre l'insomnie et le stress. Sa carrière en souffrait ; ses perpétuels retards sur les plateaux de tournage lui avaient valu sa mise à l'écart. Elle avait récemment confié au magazine Life : « Chacun veut toujours vous tirer à lui. Tous voudraient emporter une part de vous-même. » Les résultats de l'autopsie sont rapidement connus : le sang de la comédienne contient 8 mg d'hydrate de chloral, un sédatif relativement léger, et 4,5 mg de Nembutal, beaucoup plus puissant. Et surtout, on a retrouvé dans le foie 13 mg de ce dernier médicament. Une dose mortelle, très supérieure aux indications thérapeutiques. Le corps ne présentant aucun signe de violence, la police conclut logiquement à un « suicide probable ». Le 8 août, après un office religieux célébré dans l'intimité de la morgue de Westwood Village, le corps de Marilyn — qui a fait rêver des millions de spectateurs à travers le monde — est conduit à sa dernière demeure. La foule de photographes, de célébrités diverses ou de simples badauds ne sera admise au cimetière qu'après le départ de la famille et des intimes.
- Contradictions de la thèse officielle:
Après sa disparition, certains de ses proches affirment que Marilyn Monroe a été détruite par le poids insupportable de sa propre légende. Mais n'y a-t-il pas d'autres explications ? La thèse officielle de la mort de l'actrice recèle en effet bien des contradictions. Tout d'abord, le médecin légiste n'a pas retrouvé de restes de pilules de somnifère dans l'estomac. Or, si Marilyn venait d'avaler des comprimés de Nembutal à pleines poignées, les capsules de gélatine qui les enrobent auraient dû y laisser une coloration jaune. La dose fatale a-t-elle été injectée et non avalée ? Et si oui, par qui ? Ensuite, l'heure de la mort n'a pu être déterminée avec précision. Eunice Murray, la gouvernante, a d'abord déclaré à la police qu'elle avait trouvé le corps vers minuit avant de situer sa macabre découverte vers 3 heures du matin... Des réponses qui semblent particulièrement vagues à une question pourtant fondamentale, comme l'a noté le sergent E. Byron, chargé de l'enquête. En réalité, durant la soirée précédant sa mort, les amis de l'actrice ont remarqué qu'elle allait mal. Entre 19 heures et 19h 15, elle a d'abord une conversation enjouée avec le fils de son ancien mari, le joueur de base-ball Joe DiMaggio. Mais, à peine une demi-heure plus tard, recevant un appel de l'acteur britannique Peter Lawford dont l'épouse, Pat, est la soeur du président Kennedy —, elle parle d'une voix pâteuse et presque inaudible. Elle n'achève la conversation qu'au prix d'un gros effort et en prononçant ces mots : « Dis au revoir à Pat, dis au revoir au président et dis-toi au revoir à toi-même, car tu es un type bien. » Très inquiet, Lawford appelle alors plusieurs de leurs amis communs pour leur demander de passer rapidement la voir. Aujourd'hui, il semble que Milton Robin, son avocat, et Arthur Jacob, son agent, aient appris sa mort bien avant minuit. Alors, que s'est-il passé au 5, Helena Drive durant ces quatre heures trente qui ont précédé l'appel à la police ? Des témoins auraient signalé de nombreuses allées et venues au domicile de la star. Des hommes en civil y auraient brûlé dans la cheminée des bandes magnétiques et des documents. Des relevés téléphoniques auraient disparu. Peu après, une rumeur accusa la famille Kennedy d'avoir fait tuer Marilyn ! Quelles étaient les motifs de ces graves allégations ? On prêta à la star une liaison avec Robert Kennedy, frère du président et ministre de la Justice. Il lui aurait promis le mariage avant de décider de la quitter. Elle aurait alors menacé de tout révéler. « On » l'aurait donc assassinée pour l'empêcher de parler. Aussitôt après le meurtre, la maison aurait été nettoyée avant l'arrivée de la police pour éliminer tout élément compromettant.
- Nouvelles révélations:
En 1973, la publication de Marilyn, la biographie signée Norman Mailer, replaça l'affaire à la une des journaux. L'auteur ne nie pas que Robert Kennedy ( à gauche ) ait pu avoir une liaison avec l'actrice. Mais il fait remarquer que la mort de celle-ci aurait pu permettre de le discréditer. De compromettre le ministre de la Justice en faisant porter sur lui les soupçons et en l'impliquant dans la mort de l'actrice présentée comme sa maîtresse ! Cette thèse allait susciter une avalanche de livres. d'articles, d'émissions télévisées, de mémoires, etc. Mais au bout du compte, le mystère s'épaissit encore de leurs pseudo-révélafions. L'une d'entre elles affirme que la maison de Marilyn avait été mise sur écoute par les sbires de Jimmy Hoffa, patron du puissant syndicat des camionneurs et ennemi juré de Bob Kennedy . La piste de la Mafia fut également évoquée. L'organisation, dit-on, coopérait avec la CIA pour tenter de renverser le régime castriste et le « parrain des parrains », Sam Giancana, aurait craint qu'en portant atteinte aux Kennedy, l'actrice n'entrave ses relations avec la Maison-Blanche. Dans une remarquable biographie publiée en 1993, l'écrivain Donald Spoto réfute ces hypothèses, estimant qu'elles relèvent de calomnies orchestrées par les adversaires des Kennedy. D'après lui, rien ne prouve la liaison de Marilyn Monroe avec Robert. Et rien ne prouve non plus que l'actrice ait été particulièrement déprimée au moment de sa mort. Au contraire, affirme-t-il, la Fox souhaitait renouveler son contrat et elle envisageait son remariage avec Joe DiMaggio. Pourquoi, alors qu'elle retrouvait confiance, aurait-elle choisi d'en finir? Et puis, comment expliquer le mystérieux décalage horaire entre sa mort et l'appel à la police ? Et l'absence de résidus de somnifères dans l'estomac ? Au fil de son enquête, Spoto s'intéressa de près à trois personnages considérés comme très secondaires jusqu'alors : la gouvernante, Eunice Murray, le généraliste Hyman Engelberg et le psychiatre Ralph Greenson ( à gauche avec la moustache ) . Selon l'écrivain, ce dernier avait cessé de prescrire du Nembutal à sa patiente et la sevrait avec de l'hydrate de chloral. Mais, dans le même temps, son généraliste maintenait à son insu la prescription de Nembutal. Et c'est le mélange de ces médicaments qui aurait tué Marilyn Monroe . . . Dans la journée, l'actrice aurait absorbé une forte dose de somnifères, qui n'était pas encore totalement métabolisée lorsque, dans la soirée, le docteur Greenson lui avait prescrit de l'hydrate de chloral. Par quelle voie ? Toute éventualité d'une piqûre doit être écartée : la trace aurait sauté aux yeux, et la concentration de barbituriques dans le sang aurait été plus élevée. D'après Spoto. le médecin aurait recommandé un lavement — un procédé efficace et alors en vogue —, qui aurait été effectué après son départ par Eunice Murray ( à gauche ) qui, pourtant, n'était pas infirmière. La lenteur d'absorption du sédatif aurait laissé à Marilyn le temps de répondre au coup de téléphone de Lawson et de lui tenir ses derniers propos. Dans ce cas, la gouvernante — alors en préavis de licenciement — aurait dû répondre à des questions délicates, et la réputation professionnelle du docteur Greenson s'en serait ressentie. Ont-ils conjugué leurs efforts pour éliminer toute trace de leur propre responsabilité ? robert kennedymort marilyneunice Murrayenquete sur la mort de marilyn monroe Selon cette même hypothèse, l'actrice, en sombrant dans le coma, au rait expulsé son lavement, souillant ainsi les draps et la chemise de nuit qu'elle portait peut-être ce soir-là. Ce scénario pourrait expliquer le décalage entre l'heure de sa mort et l'appel à la police. En outre, lorsque le sergent Clemmons ( à gauche ) arriva, Eunice Murray lavait du linge. Un détail qui n'avait pas échappé au substitut du district attorney qui, plus tard, s'étonna qu'on puisse faire une lessive dans de telles circonstances et à cette heure de la nuit.
Anecdotes prises sur le net. J’espère que cela vous a plu. |
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