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| | Célera, le perturbateur magnifique | |
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Auteur | Message |
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 12:12 | |
| Il s'agit d'un texte en cours dont le titre n'est pas définitif. Il doit être retravaillé selon les conseils de Gérard pour les textes plus longs. Vos commentaires et critiques me seront d'un apport essentiel. Je vous en remercie d'avance.
Elle se réveille en sursaut, haletante. Comme un diable qui sort de sa boîte, elle se retrouve assise. Il lui semble avoir entendu un cri. Le sien probablement. Celui-là même qui l'a arrachée à son sommeil. Sauvée du cauchemar. L’écran lumineux du radio-réveil affiche deux heures quarante-cinq. Elle essuie son front en sueur du dos de la main. « Allons. Respire ? Ce n’est qu’un cauchemar ». Elle frissonne. Machinalement, elle referme ses bras autour de son corps. Elle s’enlace. Se blottit dans ses propres bras. La tenture entretient la pénombre, elle scrute l'obscurité. Un léger ronflement lui parvient. Celui de sa petite fée qui dort paisiblement en boule au bout du lit. Ses yeux s’attardent sur ce petit corps endormi, appel à la sérénité. Elle n’est pas apaisée. Elle guette. Il est là. Elle en a la certitude. Tapi dans l’ombre, il l’observe. Il doit bien rire de la voir assise dans son lit, les cheveux hirsutes, le regard effrayé. Serait-ce donc qu’elle ne peut pas se passer de lui ? Non, c’est un cauchemar. « Rien qu’un cauchemar » se dit-elle pour se rassurer. « Si tu voyais ta tête, ma pauvre fille. » se réjouit-il. Elle repose sa tête sur l’oreiller décidée à se rendormir. Mais c’est plus fort qu’elle. Allongée, elle promène son regard autour d’elle. Et s’il profitait encore de son sommeil. S’il attendait tout simplement qu’elle baisse la garde pour s’immiscer de manière illicite dans ce qu’elle souhaite être un repos. Là, il exagère. Déjà qu’il ne lui laisse guère de répit durant la journée, voilà maintenant qu’il a l’indécence de se glisser dans son intimité. Il lui semblait qu’elle avait pourtant été claire lors de leur dernière discussion. Elle pensait même, pour une fois, avoir eu le dernier mot. Voilà son pied qui la démange, maintenant ! « Pense à autre chose » se dit-elle. Recentre-toi. Ca va passer. Impossible. « Je parie que c’est lui ». Elle se redresse et se gratte le pied avec vigueur. Elle s’allonge et ferme les yeux. « Recentre-toi. Ecoute la pluie crépiter contre la vitre. Tu adores la pluie. Avec elle, tu fais de beaux voyages .» se persuade-t-telle. Maintenant, c’est la petite fée qui s’y met. Et que ça ronronne. Et que ça pétrit. Normal. Tes gesticulations ont eu raison de son sommeil. « Un petit câlin, près de maman? ». Elle se love contre ses cuisses. Sa présence et sa chaleur la rassérènent. « Heureusement que tu es là, ma petite chérie » lui dit-elle à voix basse. « Maintenant, tu vas te rendormir. Il n’est plus là. Il n’est pas là. Tiens-toi le pour dit une fois pour toutes ». Le reste de la nuit s’était déroulé sans encombres. De cette intrusion nocturne, elle ne gardait que des cernes bleutées comme le lui révélait le miroir sans la moindre complaisance. Ce n’était pas encore la tête des grands jours. Elle commençait à s’y faire même si à chaque fois, elle ne pouvait s’empêcher de grimacer. « Après le petit-déjeuner, ça ira mieux », se consolait-elle. Suite aux bouleversements qui avaient secoué sa vie, elle s’efforçait de redonner à celle-ci un visage humain. Il y avait du boulot ! La pente était abrupte et le terrain jonché de souches qui la faisaient encore souvent trébucher. Il n’empêche qu’elle avançait. Il ne lui fallait plus faire usage de la machette pour se frayer un passage dans la jungle d’un quotidien pénible et des souvenirs douloureux. « Tu es vite contente » lui susurra une voix familière. « Célera, tu ne pourrais pas faire la grasse matinée » se surprit-elle à lui répondre fermement. Il n’abandonnait jamais. Célera et elle, c’était une longue histoire. Ils se connaissaient depuis toujours. Ou presque. Pas question d’amour ni d’amitié entre eux. Ils cohabitaient. Pas toujours pacifiquement. S’agissait-il vraiment d’une cohabitation ? Elle avait plutôt le sentiment qu’il s’était immiscé dans son existence. Il y avait fait son nid en parfait coucou qu’il était. Oui, un coucou. Elle ne se souvenait pas de l’avoir un jour invité à entrer. Elle ne s’en était pas pour autant offusquée. La porte, comme bien souvent était ouverte, il est entré. Voilà tout. Elle n’allait tout de même pas le mettre dehors. Elle ne mettait jamais personne dehors. C’est vrai qu’au départ, elle avait eu de la sympathie pour lui. Elle aimait son humour au second degré, sa prévenance, ses attentions. Il était aussi de bon conseil. Il n’était pas beau mais avait quelque chose d’attachant. Un charme tout personnel. Elle apprécait la singularité. Et puis les apparences ne font pas le cœur de l’Homme. Une tête toute ronde. Brune. Parcourue de sillons. Ca et là, des bourgeons habités par de fins et longs poils. Des radicelles, plus exactement. Un nez aquilin et de gros yeux noirs. Avec çà, pas un poil sur le caillou. Une boule de céleri ! Le corps était menu, pratiquement inexistant sous cette mappemonde. Pas un premier prix de beauté ! Mais avenant, bonhomme. Le regard espiègle et rieur. Progressivement, il s’était installé. Le visiteur s’était mué en locataire permanent se dispensant du moindre loyer. Petits services par-ci, par-là l’exonéraient, pensait-il, d’une contribution financière. Elle n’y avait vu aucune malice et s’accommodait de cet arrangement. Encore convient-il de préciser que le seul arrangement consenti était avec lui-même. Parfois, son sans-gêne la surprenait quelque peu. Mais rien qui vaille la peine pour elle de lui en faire la moindre remarque. C’est ainsi que le ver s’était glissé dans la pomme de plus en plus profondément. Avec son consentement à elle. Qui ne dit rien… Elle n’était pas d’une nature à poser des limites à quiconque. Chez elle, les portes et les fenêtres béantes étaient une invitation à entrer, à s’installer, à s’éterniser, à profiter du gîte et du couvert, à s’insinuer dans son quotidien voire même à lui donner des conseils ou à la critiquer. Il lui était même arrivée de dormir dehors pour laisser la jouissance de sa maison à ses « invités ». Sa vie regorgeait de situations de ce genre. Une véritable encyclopédie. Le ressort a cette capacité de s’étirer longtemps avant de rompre. C’était sa façon d’être. Encore que le ressort avait chez elle une résistance à toute épreuve. Avant qu’il se rompe… Mais c’était arrivé. A ce moment, elle procédait à une expulsion en règle et plaçait le ou les importuns sur liste rouge de manière rédhibitoire. Ils sont ou ne sont que deux à y figurer. Il y avait les équilibristres. Ceux qui maitrisaient les propriétés du ressort et les défiaient. Alors qu’il était sur le point de rompre, ils reculaient d’un pas. Peut-être de deux. Et il retrouvait de la souplesse. Bérénice était du nombre. Elle avançait comme un félin. Comme lui elle ronronnait, avant d’asséner un coup de patte ou de griffer. Elle voyait le regard, sentait ce mot qui allait lui signifier son exil parce que cette fois était celle de trop. Elle se retirait, tête basse avant de venir se frotter contre ses jambes, de lui adresser son regard le plus doux. Chez elle, le risque le plus évident venait de la rouille qui rongeait peu à peu le ressort. En effet, ses approches s’étaient espacées au point d’être quasi inexistantes. La prochaine fois que le félin s’essaierait au jeu du ressort, parce qu’elle ne pourrait pas s’en empêcher, il casserait tout net. Ainsi ils seraient deux à figurer sur la liste rouge ? En est-elle bien sûre ? Etait-ce vraiment le ressort qui avait cédé la seconde fois ? N’était-ce pas plutôt quelque chose d’animal qui l’avait amenée à mettre un terme à toutes ces années ? Quelque chose comme l’instinct de survie ? Oui, il y avait de ça. Le ressort était certes tendu à son maximum mais ses étranges propriétés lui laissaient encore un peu de souplesse. Un instinct de survie. Oui. D’autres lui diront plus tard qu’elle avait eu du courage, du cran. Elle ne le pensait pas. Célera non plus. Et n’avait pas manquer de le lui faire savoir. « Alors, tu baisses les bras ? C’est vrai qu’il est plus facile de prendre la fuite » lui avait-il ironiquement glissé avec son sourire perfide. Elle avait pris la fuite ? Non, ça elle ne pouvait pas l’accepter. Jamais. Elle avait tout simplement sauvé sa peau. « Jeu de mots ou vérité qui arrange… » avait-il surenchéri. Non. Non et non. Là, il n’aurait pas le dernier mot. Fuir revenait à se voiler la face, à ignorer la réalité, à refuser de l’affronter. Tout au plus, lui était-il arrivé de ne pas la regarder dans les yeux parce qu’elle espérait que les choses pourraient changer. Qu’elles allaient changer. Qu’elles changeraient. Le déclic ? Oui, il y aurait un déclic. Forcément. Orgueil ? Non, amour. Amour qu’elle avait immense. Mais de là à ce qu’il soulève des montagnes… Pourtant, elle avait essayé. Au risque de s’y casser le dos. Lui avait plutôt bien accusé le coup. Elle par contre… Résolument, elle avait affronté la réalité même si parfois, elle s’était convaincue qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve. D’un cauchemar. Que la lumière du jour viendrait caresser son visage et que la vie lui sourirait à nouveau. Mais ce qu’elle ne pensait être qu’une ondée passagère que le soleil aurait tôt fait de balayer s’était mué en une pluie battante accompagnée d’un vent violent. A peine une accalmie était-elle survenue que déjà le ciel s’obsurcissait déchiré par des éclairs qui le fendaient en deux. Les éclaircies étaient rares et de moins en moins fréquentes. Quand enfin la tempête s’était levée, il lui restait juste quelques forces pour s’accrocher à cette branche fragile qui s’appelait la rupture. La réalité. C’était elle aussi qui l’attendait sur le seuil de cette porte où elle se tenait avec sa valise sauvée du naufrage d’un passé, nouveau-né de quelques heures. Heureusement, sa petite fée était en sécurité depuis peu. Elle lui manquait énormément. Bientôt, elles seraient à nouveau réunies. Elle aurait tellement aimé que ce soit ici. Désormais, ce serait ailleurs. Bientôt. Mais bientôt lui semblait être une éternité. Dans sa valise, elle avait emporté Célera. Alors qu’elle réunissait rapidement quelques vêtements, sa trousse de toilette, il s’était glissé à son insu trouvant une place confortable entre deux pulls. Il n’allait tout de même pas l’abandonner. Qu’aurait-elle fait sans lui ? En vérité, elle se serait bien passé de lui. Mais lui ne pouvait pas se passer d’elle. Elle lui aurait manqué. Et puis, elle aurait été perdue sans lui. Et puis, à quoi bon rester là où il n’avait aucun rôle à jouer. Où il n’intéressait personne. Ou si peu. Il attendit tout de même le soir pour lui faire la surprise de sa présence. Alors même qu’ayant rejoint sa chambre d’hôtel, elle rangeait son maigre bagage, il sortit de la valise comme un diable de sa boîte. Affichant un grand sourire. Sûr de son effet. Mais déçu de sa réaction. Il faut dire qu’en matière de diplomatie, il avait tout à apprendre. Lui demander : « Tu vas faire quoi, maintenant ? » n’avait sans doute pas été la question la plus appropriée ni la plus délicate. « L’hôtel c’est bien pour les vacances. Mais là, en plein hiver à quelques kilomètres de chez toi, tu ne trouves pas ça ridicule ?»...
Pierrot de lune
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Messages : 6479 Date d'inscription : 26/08/2009 Gourmandine | par Gourmandine : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 13:35 | |
| Pour commencer la première partie de ton texte. Je viendrais mieux donner mon avis. - Spoiler:
Elle se réveille en sursaut, haletante. Comme un diable qui sort de sa boîte, elle se retrouve assise. Il lui semble avoir entendu un cri. Le sien probablement. Celui-là même qui la arrachée à son sommeil. Sauvée du cauchemar. L’écran lumineux du réveil-radio affiche 2h45. Elle essuie son front en sueurs du dos de la main. « Allons. Respire ? Ce n’est qu’un cauchemar ». Elle frissonne. Machinalement, elle referme ses bras autour deson corps. Elle s’enlace. Se blottit dans ses propres bras. Elle scrute l’obscurité. Pas difficile, la tenture entretient la pénombre mais pas l’obscurité complète. Lui parvient, un léger ronflement. Celui de sa petite fée qui dort paisiblement en boule au bout du lit. Ses yeux s’attardent sur ce petit corps endormi, appel à la sérénité. Elle n’est pas sereine. Elle scrute. Il est là. Elle en a la certitude. Tapi dans l’ombre, il l’observe. Il doit bien rire de la voir assise dans son lit, les cheveux hirsutes, le regard effrayé. Serait-ce donc qu’elle ne peut pas se passer de lui ?
2h45: a priori il faut écrire l'heure en lettres deson: manque un espace réveil-radio: c'est pas radio réveil?! |
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 15:52 | |
| Merci pour ces premières informations.
Pierrot de lune
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Messages : 608 Date d'inscription : 16/04/2017 Localisation : vaucluse Humeur : nostalgique Aralf | par Aralf : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 16:57 | |
| Je ne l'ai pas encore lu, mais déjà j'adore le titre! edit : "en sueur" au singulier me semble t-il... Elle scrute l’obscurité. Pas difficile, la tenture entretient la pénombre mais pas l’obscurité complète Je trouve que c'est un peu lourd, surtout à cause du "pas difficile" qui en plus n'apporte rien de plus. Et puis il y'a répétition d'"obscurité" Peut être plus simplement : "La tenture entretient la pénombre, elle scrute l'obscurité" "Lui parvient, un léger ronflement." Je n'aime pas trop cette tournure de phrase, pourquoi pas simplement "Un léger ronflement lui parvient"? "sérénité. Elle n’est pas sereine. Elle scrute" Répétitions : sérénité/sereine et scrute déjà utilisé la phrase précédente J'accepte pour mes textes, tous les commentaires sur la forme comme sur le fond, pour peu qu'ils soient constructifs. Je les accepte et même les souhaite!!
Mon blog : Les jardins d'Aralf
Gaïa - en vente chez EDILIVRELa sueur des cargos - en vente chez EDILIVRE |
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Messages : 6479 Date d'inscription : 26/08/2009 Gourmandine | par Gourmandine : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 17:29 | |
| - Citation :
- elle ne gardait que des cernes d’un bleu sombre
J'ai du mal avec le bleu sombre car on dirai un hématome du à un coup de poing. - Citation :
- Tu adores la pluie. Avec elle, tu fais de beaux voyages .» se persuade-t-telle.
Enlever T |
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 17:30 | |
| Merci pour tes commentaires et conseils, Aralf. J'ai remplacé "scrute" (le second) par "guette" qui outre le fait qu'il évite la répétition me semble davantage correspondre à son état d'esprit. "Ses yeux s’attardent sur ce petit corps endormi, appel à la sérénité. Elle n’est pas apaisée. Elle guette. Il est là. Elle en a la certitude. Tapi dans l’ombre, il l’observe." Dans ce passage, j'ai remplacé "serein" par "apaisé" mais je ne suis pas convaincue...
Pierrot de lune
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 17:49 | |
| Cernes bleues ? Bleutées ?
Pierrot de lune
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Messages : 6479 Date d'inscription : 26/08/2009 Gourmandine | par Gourmandine : Re: Célera, le perturbateur magnifique Jeu 3 Aoû - 18:13 | |
| Personnellement je préfère. |
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Messages : 608 Date d'inscription : 16/04/2017 Localisation : vaucluse Humeur : nostalgique Aralf | | | | |
Messages : 38 Date d'inscription : 24/07/2017 Localisation : Occitanie Humeur : nostalgique Naguère | par Naguère : Re: Célera, le perturbateur magnifique Ven 4 Aoû - 18:15 | |
| Ecoute la pluie tintinnabuler contre la vitre. La pluie ne produit pas un son de clochettes. Inutile d'inventer des images à tout prix. Restons sobres ! Exemple : "Ecoute la pluie heurter la vitre." Ou, encore mieux : "Ecoute la pluie contre la vitre." Allez, c'est un bel exercice de style. Courage ! :coeur6:
"Connaître sert beaucoup pour inventer" (Mme de Staël)
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Messages : 608 Date d'inscription : 16/04/2017 Localisation : vaucluse Humeur : nostalgique Aralf | | | | |
Messages : 38 Date d'inscription : 24/07/2017 Localisation : Occitanie Humeur : nostalgique Naguère | par Naguère : Re: Célera, le perturbateur magnifique Sam 5 Aoû - 8:09 | |
| Je pense aussi à crépiter. La pluie crépite...
"Connaître sert beaucoup pour inventer" (Mme de Staël)
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Re: Célera, le perturbateur magnifique Lun 7 Aoû - 18:50 | |
| Vos avis et conseils me sont précieux et je vous en remercie. Merci, Naguère pour ta suggestion. " Crépiter" me semble effectivement plus adapté pour la pluie.
Pierrot de lune
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Invité | par Invité : Re: Célera, le perturbateur magnifique Sam 12 Aoû - 10:28 | |
| - Citation :
- Il doit être retravaillé selon les conseils de Gérard pour les textes plus longs.
Je viens de voir ça... Faut-il que je fasse les corrections et que je commente, ou j'ai déjà fait ça... Gérard :fl: |
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Re: Célera, le perturbateur magnifique Sam 12 Aoû - 14:07 | |
| Je parlais des renseignements que tu avais donnés dans la rubrique "aide à l'écriture" au sujet des textes plus longs. Mais j'aimerais beaucoup que tu puisses me faire part de ton avis sur "Célera,..." et me prodiguer des conseils (fond et forme) en fonction de ta disponibilité. Merci d'avance à toi.
Pierrot de lune
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Invité | par Invité : Re: Célera, le perturbateur magnifique Dim 13 Aoû - 11:15 | |
| Je me suis autorisé, à ta demande, de corriger ton écrit en respectant le plus possible le fond et ton style.Le fond :L'histoire est étrange, on comprend qu'elle est une partie d'histoire.La forme :il y a beaucoup de métaphores. La ponctuation est mal gérée et je pense qu'il faudrait revoir les temps de l'action. Le style est agréable et on a envie de tout lire, car la lecture est aisée.Gérard :fl: - Correction:
Elle se réveille en sursautant, haletante. Comme le diable qui sort de sa boîte, elle se retrouve assise. Il lui semble avoir entendu un cri ; le sien probablement. Celui-là même qui l'a arrachée à son sommeil ; sauvée du cauchemar. L’écran lumineux du radio-réveil affiche deux heures quarante-cinq. Elle essuie son front en sueur du dos de la main. « Allons ! Respire ! Ce n’est qu’un cauchemar » ; elle frissonne. Machinalement, elle referme ses bras autour de son corps. Elle s’enlace. Elle se blottit dans ses propres bras. Elle scrute l’obscurité. Ce n'est pas difficile, la tenture entretient la pénombre mais pas l’obscurité complète. Un léger ronflement lui parvient. Celui de sa petite fée qui dort paisiblement en boule au bout du lit. Ses yeux s’attardent sur ce petit corps endormi, un appel à la sérénité. Elle n’est pas sereine. Elle scrute. Il est là. Elle en a la certitude. Tapi dans l’ombre, il l’observe. Il doit bien rire de la voir assise dans son lit, les cheveux hirsutes, le regard effrayé. (Ce pourrait-il qu'elle...)Serait-ce donc qu’elle ne pourrait pas se passer de lui ? Non, c’est un cauchemar, « rien qu’un cauchemar », se dit-elle pour se rassurer. « Si tu voyais ta tête, ma pauvre fille » se réjouit-il ? Elle repose sa tête sur l’oreiller décidée à se rendormir. Mais, c’est plus fort que tout, allongé, elle promène son regard autour d’elle. S’il profitait encore de son sommeil, s’il attendait tout simplement qu’elle baissât la garde pour s’immiscer de manière illicite dans ce qu’elle souhaite être un repos. Là, il exagère. Déjà, qu’il ne lui laisse guère de répit durant la journée, voilà à présent qu’il a l’indécence de se glisser dans son intimité. Il lui semblait qu’elle avait pourtant été claire lors de leur dernière discussion. Elle pensait même, pour une fois, avoir eu le dernier mot. Voilà son pied qui la démange, maintenant ! « Pense à autre chose », se dit-elle ; recentre-toi ! Ça va passer. Impossible. « Je parie que c’est lui ». Elle se redresse et se gratte le pied avec vigueur. Elle s’allonge et ferme les yeux. « Recentre-toi, écoute la pluie tinter contre la vitre. Tu adores la pluie. Avec elle, tu fais de beaux voyages » se persuade-t-elle. Maintenant, voilà la petite fée qui s’y met. Et que ça ronronne. Et que ça pétrit. Normal. Tes gesticulations ont eu raison de son sommeil. « Un petit câlin près de maman ? » Elle se love contre ses cuisses. Sa présence et sa chaleur la rassérènent. « Heureusement que tu es là, ma petite chérie », lui dit-elle à voix basse. « Maintenant, tu vas te rendormir. Il n’est plus là. Il n’est pas là. Tiens-le-toi pour dit une fois pour toutes. » Le reste de la nuit s’était déroulé sans encombre. À cette intrusion nocturne, elle ne gardait que des cernes d’un bleu sombre comme le lui révélait le miroir sans la moindre complaisance. Ce n’était pas encore la fête des grands jours. Elle commençait à s’y faire même bien que chaque fois, elle ne pût s’empêcher de grimacer. « Après le petit-déjeuner, ça ira mieux », se consolait-elle. À la suite des bouleversements qui avaient secoué sa vie, elle s’efforçait de redonner à celle-ci un visage humain. Il y avait du boulot ! La pente était abrupte et le terrain jonché de souches la faisait souvent trébucher. Il n’empêche qu’elle avançait. Il ne lui fallait plus user de la machette pour se frayer un passage dans la jungle d’un quotidien pénible et des souvenirs douloureux. « Tu es vite contente », lui susurra-t-il une voix familière. « Célera, ne pourrais-tu pas faire la grasse matinée ? » se surprit-elle à lui répondre fermement. Il n’abandonnait jamais. Célera et elle avaient une longue histoire, ils se connaissaient depuis toujours ou presque. Il n'était pas question d’amour ni d’amitié entre eux ; ils ne cohabitaient pas toujours pacifiquement. S’agissait-il vraiment d’une cohabitation ? Elle avait plutôt le sentiment qu’il s’était immiscé dans son existence. Il y avait fait son nid en parfait coucou qu’il était. Oui, un coucou. Elle ne se souvenait pas de l’avoir un jour invité à entrer. Elle ne s’en était pas pour autant offusquée. La porte, comme bien souvent, était ouverte, il est entré ; voilà tout. Elle n’allait tout de même pas le mettre dehors. Elle ne mettait jamais personne dehors. Il est vrai qu’au départ, elle avait eu de la sympathie pour lui. Elle aimait son humour au second degré, sa prévenance, ses attentions. Il était aussi de bon conseil. Il n’était pas beau, mais il avait quelque chose d’attachant. Un charme tout personnel. Elle appréciait la singularité. Et puis, les apparences ne font pas le cœur de l’Homme. Une tête toute ronde, brune, parcourue de sillons. Çà et là, il possédait des bourgeons habités par de fins et longs poils, des radicelles plus exactement, un nez aquilin et de gros yeux noirs. Avec ça, il n'avait pas un poil sur le caillou, une boule de céleri ! Le corps était menu, pratiquement inexistant sous cette mappemonde. Finalement, pas un premier prix de beauté ! mais un avenant bonhomme au regard espiègle et rieur. Progressivement, il s’était installé. Le visiteur avait mué en locataire permanent se dispensant du moindre loyer. Des petits services par-ci par-là l’exonéraient, pensait-il, d’une contribution financière. Elle n’y avait vu aucune malice et s’accommodait de cet arrangement. Encore convenait-il de préciser que le seul arrangement consenti l'était avec lui-même. Parfois, son sans-gêne la surprenait quelque peu, mais rien qui valût la peine à ses yeux de lui en faire la moindre remarque. Ce fut ainsi que le ver s’était glissé dans la pomme de plus en plus profondément, avec son consentement. Qui ne dit rien…, Elle n’était pas d’une nature à poser des limites à quiconque. Chez elle, les portes et les fenêtres béantes étaient une invitation à entrer, à s’installer, à s’éterniser, à profiter du gîte et du couvert, à s’insinuer dans son quotidien voire à lui donner des conseils ou à la critiquer. Il lui était même arrivé de dormir dehors pour laisser la jouissance de sa maison à ses « invités ». Sa vie regorgeait de situations de ce genre. Une véritable encyclopédie. Le ressort a cette capacité de s’étirer longtemps avant de se rompre. C’était sa façon d’être. Encore que le ressort ait chez elle une résistance à toute épreuve, avant qu’il ne se rompe…, mais c’était arrivé. À ce moment-là, elle procédait à une expulsion en règle et plaçait le ou les importuns sur la liste rouge de manière rédhibitoire. Ils ne sont que deux à y figurer. Il y avait les équilibristes. Ceux qui maîtrisaient les propriétés du ressort et les défiaient. Alors qu’il était sur le point de rompre, ils reculaient d’un pas, peut-être de deux, et le ressort retrouvait de la souplesse. Bérénice était du nombre. Elle avançait comme un félin. Comme lui, elle ronronnait avant d’asséner un coup de patte ou de griffer. Elle voyait le regard, sentait le mot qui allait lui signifier son exil parce que cette fois était celle de trop. Elle se retirait la tête basse avant de venir se frotter contre ses jambes et de lui adresser son regard le plus doux. Chez elle, le risque le plus évident venait de la rouille qui rongeait peu à peu le ressort. En effet, ses approches s’étaient espacées au point d’être quasi inexistantes. La prochaine fois que le félin s’essaiera au jeu du ressort, parce qu’elle ne pourrait pas s’en empêcher, il cassera tout net. Ainsi, ils seraient deux à figurer sur la liste rouge ? En est-elle bien certaine ? Était-ce vraiment le ressort qui avait cédé la seconde fois ? N’était-ce pas plutôt quelque chose d’animal qui l’avait amenée à mettre un terme à toutes ces années ? Quelque chose, comme l’instinct de survie ? Oui, il y avait de ça, le ressort était certes tendu à son maximum, mais ses étranges propriétés lui laissaient encore un peu de souplesse. Un instinct de survie, oui. Des autres lui diront plus tard qu’elle avait eu du courage, du cran. Elle ne le pensait pas, Célera non plus, et elle n’avait pas manqué de le lui faire savoir. « Alors, baisses-tu les bras ? Il est vrai qu’il est plus facile de prendre la fuite ! » le lui avait-il ironiquement glissé avec son sourire perfide. Avait-elle pris la fuite ? Non, ça, elle ne pouvait pas l’accepter, jamais, elle avait tout simplement sauvé sa peau. « Jeu de mots ou vérité qui arrange », avait-il surenchéri. Non ! Non ! et non ! Là, il n’aurait pas le dernier mot. Fuir revenait à se voiler la face, à ignorer la réalité, à refuser de l’affronter. Tout au plus, lui était-il arrivé à ne pas la regarder dans les yeux parce qu’elle espérait que les choses pourraient changer. Qu’elles allaient changer ! Qu’elles changeraient ! Le déclic ? Oui, il y aurait un déclic, forcément. Orgueil ? Non, amour. Amour qu’elle avait d'immense, mais de là à ce qu’il soulève des montagnes… Pourtant, elle avait essayé au risque de s’y casser le dos. Lui avait plutôt bien accusé le coup. Elle, par contre… Résolument, elle avait affronté la réalité même si parfois elle s’était convaincue qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve, d’un cauchemar, et que la lumière du jour viendrait caresser son visage et que la vie lui souriait à nouveau. Mais ce qu’elle ne pensait qu'être une ondée passagère que le soleil aurait tôt fait de balayer s’était mué en une pluie battante accompagnée d’un vent violent. À peine, une accalmie était-elle survenue que déjà le ciel s’obscurcissait déchiré par des éclairs qui le fendaient en deux. Les éclaircies étaient rares et de moins en moins fréquentes. Quand enfin la tempête se fut levée, il lui restait juste quelques forces pour s’accrocher à cette branche fragile qui s’appelait la rupture. La réalité, c'était elle aussi qui l’attendait sur le seuil de cette porte où elle se tenait avec sa valise sauvée du naufrage d’un passé, nouveau-né de quelques heures. Heureusement, sa petite fée était en sécurité depuis peu. Elle lui manquait énormément. Bientôt, elles seront à nouveau réunies. Elle aurait tellement aimé que ce fût ici. Désormais, ce serait ailleurs. Bientôt. Mais un bientôt qui lui semblait être une éternité. Dans sa valise, elle avait emporté Célera. Pendant qu’elle réunissait rapidement quelques vêtements et sa trousse de toilette, il s’était glissé à son insu en trouvant une place confortable entre deux pulls. Il n’allait tout de même pas l’abandonner ; qu’aurait-elle fait sans lui ? En vérité, elle se serait bien passée de lui. Mais lui ne pouvait pas se passer d’elle. Elle lui aurait manqué. Et puis, elle aurait été perdue sans lui. Et puis, à quoi bon rester là où il n’avait aucun rôle à jouer, où il n’intéressait personne, ou si peu.
Il attendit tout de même le soir pour lui faire la surprise de sa présence. Alors même qu’ayant rejoint sa chambre d’hôtel, elle rangeait son maigre bagage, il sortit de la valise comme un diable de sa boîte. Affichant un grand sourire, sûr de son effet, mais déçu de sa réaction. Il fallait dire qu’en matière de diplomatie, il avait tout à apprendre. Lui demander : « Que va-tu faire maintenant ? » n’avait sans doute pas été la question la plus appropriée ni la plus délicate. « L’hôtel, c’est bien pour les vacances, mais là, en plein hiver, à quelques kilomètres de chez toi, ne trouves-tu pas ça ridicule ? »
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Messages : 1691 Date d'inscription : 10/03/2017 Localisation : Belgique Humeur : Positive pierrotdelune | par pierrotdelune : Re: Célera, le perturbateur magnifique Dim 13 Aoû - 13:51 | |
| Gérard, un tout grand merci pour tes corrections, tes conseils ainsi que pour ton appréciation qui m'encouragent. Merci également pour ta disponibilité. Je vais revoir le texte au niveau du temps et de la ponctuation. J'ai beaucoup de difficultés à assurer une cohérence au niveau du temps. Dois-je moins recourir aux métaphores ?
Pierrot de lune
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