Voici le second extrait de ce texte qui s'inscrit dans la continuité directe du précédent.
Merci de me faire part de vos avis, commentaires et conseils.
Je me présente. Je m’appelle Figaro. Vous souriez. Attendez de connaître mon nom et là vous éclaterez de rire. Peyrat. Figaro Peyrat. Vous ne serez pas étonné d’apprendre que mes parents sont passionnés d’opéra. Je ne suis pas pour autant un ténor ou un baryton. Côté voix, je tiens plutôt du fausset. Si j’avais été la fille rêvée par ma mère, mon prénom aurait été Carmen. Mes frères ne sont pas en reste, incarnations de personnages plus coutumiers des scènes que de la vie réelle : Papageno, Guglielmo, Escamillo et Bartholo. Je suis donc un valet. Célèbre mais un valet tout de même. Enfant, Figaro était pour moi le nom du chat de la voisine. Je vous fait grâce des quiproquos… Avec le temps, je m’y suis fait. Pour tout dire, j’ai fini par trouver cela plutôt pittoresque.
Alors que deux années séparent mes aînés, dix ans se sont écoulés après Roberto avant que je pointe le bout de mon nez. Quand je vous dit que je n’étais pas attendu. Si mes frères m’ont choyé, j’ai malgré tout grandi en fils unique. La différence d’âge m’a tenu éloigné de leurs jeux, de leurs préoccupations, de leurs amis, de leurs premiers émois. J’avais vocation de mascotte ou d’alibi pour les plus grands quand ils souhaitaient contourner l’autorité parentale. Je n’ai pas pour autant eu une enfance malheureuse. J’étais au clair quant aux sentiments de mon père à mon égard. Quant à ma mère, une fois passée la déception, j’ai été l’objet de toutes ses attentions. Elle a décidé de m’appeler « Fifi » ce qui prononcé par elle donne « Fifiiiiille ». Peut-être sa façon à elle de se consoler de cet appendice qui n’a pas disparu avec le temps.
Dès l’abstinence de mon père, Adélaïde s’est mise officiellement à règner en maître sur la maisonnée déployant toute l’autorité qui sommeillait en elle.
C’est à cette époque qu’Athanase Firefox entrea dans notre vie et en bouleversa le cours à jamais. J’avais alors huit ans et je m’en souviens comme si c’était hier.
Pierrot de lune