Sa bouche est un palais où sommeille l'ennui
Et sa jambe tendue, invite à la luxure
Le clochard de l'amour, scintillera sa nuit
Sous les feux d'Aladin, la rendant moins obscure.
Ses bras sont grands ouverts au joyau des caresses ;
Sur sa peau non fanée à l'usure du temps
Les doigts viennent lisser en de maintes adresses
Qu'elle connaît pas cœur au charme des printemps .
Ses seins sont vagabonds à l'offrande du lait ,
Du champagne mousseux pour recevoir la crème
Et son corset fleuri prend taille d'un ballet
Où les fées vont dansant un Noël sans carême.
Elle chante si bien Montand, Tino Rossi
Aiguisant ses talons ; ouvrez-lui la barrière ,
Elle s'affranchira , partira loin d'ici ;
Juste quelques billets pour gagner la lumière !
La belle va mendiant et ses mots ne sauraient
Vous dire sa complainte, elle n'est pas factice ;
Ses yeux au regard clair sont des pavés dorés
Sous une brume noire, un soleil d'artifice .